Comment identifier un "bon" élevage ?

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Lorsqu'il s'agit de trouver un chat de race, on lit  souvent ce sage conseil sur les réseaux sociaux:  "il faut choisir un bon éleveur" ou "un éleveur sérieux". Certes... mais comme il n'existe pas de définition officielle d'un "bon" éleveur vous n'êtes pas plus avancé. A ma connaissance, il n'existe pas de diplôme d'éleveur reconnue nationalement et seules deux formations sont reconnues par la branche d'activité pour l'élevage félin : CAP agricole (CAPa) – Métiers de l’agriculture support canin félin et le Bac Pro Conduite d‘activités d‘élevage et d‘hébergement dans le secteur canin-félin [voir le site du SPNCC]. Comment s'y retrouver au milieu de toutes les déclarations de bonne volonté des éleveurs de chat ? L'engouement pour le Maine Coon en France a conduit à la multiplication des élevages, et tous ne se valent pas. En 2023, le LOOF dénombre - toutes races confondues - 2576 éleveurs professionnels et 6723 dérogataires (1 portée par an). Ce qui fait 9299 éleveurs de chats et dans un tel panel il y a fort à parier qu'il y a à boire et à manger.


Le vocabulaire le plus couramment employé est celui de l'adoption, mais ne nous voilons pas la face : pour les chats LOOF - c'est à dire de race et déclaré au livre des origine - , il s'agit dans l'immense majorité des cas d'une transaction commerciale revenant à échanger un chaton contre une somme non négligeable d'argent sonnant et trébuchant. Il me semble normal, et je dirai même responsable, que les "adoptants" cherchent à s'assurer que le tarif demandé se justifie. Au sujet du prix des chats de race, je prévois un autre article... un peu plus tard.

 

Les fondamentaux

Et si avant de chercher un "bon" éleveur, vous commenciez par éliminer tous les éleveurs douteux ?

Obligation légale // Bonne pratique sans obligation légale

Le Chat

  • Pour être "de race", un Maine Coon DOIT être déclaré au LOOF
  • Aucun éleveur raisonnable ne laissera partir un chaton avant un âge minimum de 12 semaines (presque 3 mois). La législation peut spécifier que la limite est à 8 semaines, un chaton de moins de 3 mois n'est pas assez mature - ni physiologiquement, ni psychologiquement - pour quitter sa mère et son petit monde
  • Le chat doit être vendu vacciné (primo-vaccination à 8 semaines + rappel à 12 semaines), vermifugé et traité contre les parasites
  • L'identfication AVANT toute vente de chat est obligatoire (que ce soit un Maine Coon, un Abyssin, un croisé ou un bon vieux chat de gouttière). C'est au propriétaire - éleveur ou particulier - d'en assurer les frais avant la cession.

L'Elevage

  • L'éleveur doit être détenteur d'un certificat de connaissances dispensés par le Ministère de l'Agriculture. La plupart l'obtiennent en ayant suivi réussi l'examen de l'ACACED (il est dispensé s'il ne fait qu'une portée par an )
  • Il doit aussi avoir un numéro de SIRET - ça, c'est facile à vérifier sur internet
  • Il vous fournira les tests des parents pour les maladies génétiques propre à la race :
    • HCM - Cardiomyopathie hypertrophique (maladie du coeur)
    • PKD - Polykystose rénale (maladie des reins)
    • SMA - Atrophie Musculaire spinale
  • L'élevage doit avoir un vétérinaire référent et tenir un registre sanitaire (je vous passe les détails, mais ça veut dire que si vous lui demandez quels sont ses protocoles de nettoyage et de désinfection, il doit être capable de vous fournir un document validé par son vétérinaire référent... Certes, ça ne veut pas dire qu'il suit son propre protocole mais au moins il s'est donné la peine de l'établir.
 

 

Une législation contraignante

A défaut de certificat officielle, il faut savoir que l'élevage félin est TRES encadré. Même avec la vente d'un seul chaton par an, le particulier est considéré comme éleveur et soumis à des règles strictes... mais encore faut-il qu'il suive ses règles. Pour plus de détails, je vous suggère la lecture de mon post sur la législation de l'élevage.

Les Basiques

Conditions de vente et petites annonces

Légalement, la vente est autorisé à partir de 8 semaines mais aucun éleveur sérieux ne laissera partir ses chatons avant au minimum 12 semaines. A 8 semaines, le chaton n'est pas complètement sevré, il est en pleine période de sociabilisation et a encore beaucoup besoin de sa mère. C'est entre 10 et 14 semaines qu'intervient le sevrage psychosocial, à savoir le moment où la mère se détache du chaton, et parfois même le repousse. A SAVOIR : c'est à partir de 2 mois qu'un chaton coûte le plus cher : vaccins et fin du sevrage avec une nourriture spécial chaton. Sans chercher midi à 14h, je vois une très bonne raison pour un éleveur véreux de laisser partir les bébés le plus tôt possible. 
Le vendeur doit vous fournir un contrat de vente, un certificat de bonne santé et un document d'information sur les besoins du chat. De plus, il devra vous communiquer au moins 7 jours avant la vente un Certificat d'engagement et de Connaissance dont vous devrez lui remettre un exemplaire signé (ici, le modèle du LOOF).
Les animaux vendus doivent être pucés, identifiés et déclarés au LOOF (si vendu comme chat "de race"). 

Si vous trouvez votre chaton via une petite annonce, celle-ci devra comporter le SIREN de l'éleveur ; le numéro d'identification du chaton ou de leur mère ; le nombre d'animaux de la porté et leur âge ; la mention "de race" n'est autorisée que pour les animaux inscrits au LOOF (sinon, il faut que ce soit "de type" ou "d'aspect" Maine Coon.

A vérifier : SIRET et ACACED

Pour commencer, vérifiez que l'élevage est bien déclaré, il doit disposer d'un numéro de SIRET. Ensuite, l'éleveur - ou une personne en contact direct avec les animaux s'ils y a plusieurs personnes dans l'entreprise - doit être détenteur de l'ACACED qui est valable 10 ans. Au-delà, l'éleveur doit suivre une formation obligatoire remise à niveau et vous en fournir la preuve. Je pense que la plupart du temps, les éleveurs de bonne fois affichent spontanément ces informations sur leur site ou, à défaut de site, les communiquent volontiers. Je n'ai trouvé aucun registre officiel de détenteur de l'Acaced (et c'est d'ailleurs bien dommage !), en revanche il est facile de vérifier que le numéro de SIRET correspond à une véritable entreprise en allant vérifier sur l'annuaire officiel de gouv.fr. Certes, cela ne répondra pas à toutes vos questions mais vous permettra d'éviter les arnaques en vous assurant que l'élevage est toujours en activité ; que son activité principale est bien Élevage d’autres animaux et de vérifier sa date de création. 

Et au-delà du légal ?

Voilà pour les règles légales de base, voyons maintenant à quoi d'autre vous pourriez vous fier pour repérer les élevages les "sérieux".

Nombre de races et de reproducteurs

Déjà, et je suis loin d'être la seule à le penser, je considère qu'à moins d'être un éleveur qui vit de son travail (ce qui est absolument exceptionnel, et je pense même inconnu pour l'élevage strict de chat), un éleveur ne devrait pas avoir plus d'une ou deux races de chats maximum. Le nombre de chats que l'on peut avoir chez soi est limité (au délà d'une douzaine de reproducteurs, posez-vous la question de la place disponible pour chaque adulte... surtout que les mâles doivent le plus souvent être isolés). Au contraire du chien qui peut vivre en meute, le chat ne supportera pas d'avoir trop de congénères. Et, si avez beaucoup de place, vous pouvez avoir beaucoup de chat, et bien vous n'aurez pas le temps de vous en occuper correctement. Et bien que les prix des chats LOOF restent assez élevés, ils ne suffiront pas à embaucher une aide. Il s'agit d'une activité chronophage, que nous faisons en plus de nos horaires de travail standards (vous savez, les horaires qui paient le prêt de la maison et les études des enfants). A moins d'être un professionnel animalier qui a d'autres cordes à son arc - éducateur, comportementaliste, ostéopathe, dresseur, en complément d'un élevage canin-, je ne parviens pas à croire qu'il soit possible d'être compétent sur plusieurs races en même temps et surtout de mener une politique de reproduction dirigée avec suffisament de reproducteurs disponibles (voir mon commentaire sur le nombre de chats dans une seule maison). 

Pedigree et taux de consanguinité

Si vous voulez un chat de race, il faut qu'il soit déclaré au LOOF. Et il ne s'agit pas de pouvoir crâner devant les collègues en disant "oh mon chat est loof bien sûr", mais c'est un moyen de vous assurer que l'éleveur respecte ses obligations légales et de vérifier les origines du chaton et de s'assurer de son taux de consanguinité. Le prix d'une déclaration de saillie est de 15€ par chaton et la déclaration LOOF de 30€.  Option 1: l'éleveur n'est pas prêt à débourser ces sommes... Vu le prix d'un Maine Coon, il me semble qu'avoir cette mesquinerie n'est pas bon signe. Qui vous dit qu'il ne réduit pas aussi les frais sur l'alimentation ? la qualité des soins ? Option 2: comme ce sont des chats de compagnie, l'éleveur ne voit pas l'intérêt... Certes, mais en fait ce choix vous appartient. Je peux comprendre un acquéreur qui s'oppose à la déclaration de son chaton (après tout, pourquoi pas), mais ce n'est pas à l'éleveur de faire ce choix. Option 3:.... à part vouloir masquer l'origine du chaton ou ne pas avoir à suivre la législation, je ne vois pas.
A NOTER : à défaut de pedigree, il est impossible de prouver que le chaton est issu des parents dont on vous présente les certificats. 

L'idéal est d'avoir un chat né de reproducteurs déclarés sur Pawped, cela vous permet - via leur simulateur de mariage - de vérifier le taux de consanguinité de votre chaton. Et si les aïeux des aïeux sont déclarés, vous pouvez même remonter assez loin avec certains chats.

Formations annexes de l'éleveur

Même si de nombreuses formations ne sont pas reconnues par un diplôme unique au niveau national, le fait qu'une personne ait suivi une formation d'éleveur, de comportementaliste, conseiller en bien-être (si, si, ça existe, d'ailleurs tout élevage se doit d'avoir un référent bien-être animal. Bon, le plus souvent, c'est l'éleveur, mais en tout cas la volonté de dissociation existe) me semble être bon signe. Déjà, ces formations ne sont pas gratuites donc c'est bien que l'éleveur est motivé, et en plus il/elle a forcément appris des choses à propos de nos amis les matous. Je suis toute prête à croire que toutes les formations ne se valent pas, que les organismes soient assez souples quant à la validation du cursus, mais au moins, l'éleveur y a mis du sien. 

Inscription à un club de races

L'inscription à un club de races contribue aussi à montrer l'engagement de l'éleveur et sa volonté de se tenir au courant et d'échanger avec d'autres éleveurs. Et si on y dénonce les mauvaises pratiques, les discussions ont surtout pour sujet "comment faire mieux".

Site internet

L'existence d'un site me semble être un bon point. Cela peut être un site créé par l'éleveur (bon, évidemment, on va dire que je prêche pour ma paroisse), ou des pages dédiées sur un site d'éleveurs. Par exemple, je dispose de pages via le serveur de chat de France qui me permet de diffuser annonces et informations via un site d'éleveur. Un site vous permet de disposer d'informations concernant l'élevage et d'estimer le degré d'engagement de l'éleveur. Engagement financier s'il a monté son propre site, cela signifie qu'il doit payer pour son hébergement, il aura parfois son propre nom de domaine, certains font appel à des web designers...  Mais aussi engagement en temps : un site s'entretient et sa mise à jour peut être extrêmement chronophage. 

Pour ma part, je préfère faire vivre mon propre site et assurer une mise à jour minimale sur les pages de sites d'éleveurs (de toute façon, je ne vois vraiment pas comment je pourrais me tenir à jour sur plusieurs sites à la fois...).

Les Réseaux sociaux

En première ligne, FB où il existe de nombreuses pages ou profils dédiés aux Maine Coon. Pour tout dire, je suis assez partagée sur l'usage des réseaux sociaux pour se faire connaître et placer ces chatons. Déjà, il est interdit d'utiliser FB comme plate-forme de vente donc cela signifie que, si vous repérez un chaton ou un élevage qui vous plaît, les échanges doivent se faire en messages personnels. Autant j'apprécie que FB ne devienne pas un site de petites annonces, autant je me méfie d'une plateforme qui - de fait - privilégie les échanges privés et limite ainsi drastiquement toute transparence. D'ailleurs, si j'ai fini par accepter de faire une page dédiée sur FB, je renvoie systématiquement mon site.

Néanmoins, les réseaux sociaux me semblent avoir deux intérêts : la mise en concurrence et le suivi des commentaires des adoptants. Sur les sites, les adoptants peuvent publier des commentaires mais comme le propriétaire du site est administrateur et peut refuser de publier les commentaires négatifs, la donnée est forcément biaisée. Sur les réseaux sociaux, une réputation peut prendre une grosse claque en quelques messages assassins.

La Communication 

Que ce soit via son site ou sur les réseaux sociaux, les éleveurs engagés communiquent assez facilement (et s'ils ne vous répondent pas dans les 10 minutes, ou le dimanche, ou à 22h ou 6h22, rappelez-vous qu'ils ont en général un métier, une famille, une maison à tenir, des chats à soigner...). Je le rappelle, même si la législation cherche à professionaliser l'élevage pour lui faire gagner en qualité, cela reste une activité exercée EN PLUS de nos vies professionnelles et personnelles. Mon conseil serait donc : ne soyez pas forcément exigent sur le délai de réponse, par contre soyez-le sur la qualité de la réponse. Si un éleveur commence à vous faire la leçon à coups de règles péremptoires, fuyez-le ; s'il vous explique à quel point ses collègues sont nuls, fuyez-le ; s'ils vous expliquent que ces chats ne sont JAMAIS malades et qu'en 20 ans il n'a jamais eu le moindre souci, ne le croyez pas.... En revanche, si un éleveur vous écoute, vous conseille, est prêt à vous contredire "non, je pense que prendre un mâle non stérilisé dans votre 22m² n'est pas raisonnable", peut se montrer prêt à vous orienter vers un collègue, ou même parfois un refuge : "si vous ne voulez pas de chaton et qu'avoir un Maine Coon LOOF ou autre revient au même pour vour, allez plutôt sortir un chat de la SPA de votre ville".

L'élevage reste un travail de passion et fortement marqué d'engagement personnel. Le contact que vous pourrez avoir avec votre éleveur est très important. Néanmoins, n'oubliez pas par autant les règles légales. Par exemple, lorsque j'ai acheté un chien (une mignonne Cavalier King Charles de 3 ans), je me suis inquiétée de son intégration à la maison au mileu de mes quatre chats. L'éleveuse m'a certifié ne jamais avoir eu de problème et dit que si au bout de 15 jours, je trouvais que ça se passait mal, je pourrais lui ramener la chienne et me la faire rembourser. Et bien si ce genre de chose vous arrive, faites le ajouter dans le contract de vente, en tant que clause exceptionnelle. Ca ne mange pas de pain et ça vous protège. Un éleveur de bonne foi n'aura aucun problème pour ajouter cette petite ligne au contrat. Et pour la petite histoire, la chienne s'estparfaitement intégrée et se trouve très bien au mileu de mes matous.

Mon crédo pour qu'un éleveur reste crédible et solide, c'est  transparence, transparence, transparence. Un "bon" éleveur, un éleveur sérieux, doit s'efforcer de répondre à vos questions. Et si vous avez des doutes, ou voulez vérifier une info, vous pouvez aussi utiliser les réseaux sociaux. Si on y trouve beaucoup de jugements à l'emporte-pièce, ou de prises de positions excessives voire complètement délirantes, il se trouvera toujours des éleveurs soucieux de bien faire et qui chercheront à vous orienter au mieux.

Prix du chaton

Et dernier point : le prix du chaton. Si on vous propose un chaton Maine Coon - ou soi-disant Maine Coon, je n'insisterai jamais assez sur l'importance d'un pedigree pour donner des assurances à l'acquéreur - à 700€, soit l'éleveur a une bonne raison qu'il saura vous donner : chaton avec un défaut, malade, réduction d'élevage,....; soit il y a anguille sous roche. Il n'y a aucune obligation à acheter un chat de race, mais si vous le faites, assurez-vous de ne pas vous faire arnaquer et d'acquérir un chat chez un éleveur qui coche les bonnes cases.


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