Histoire du chat du Maine

Nos connaissances sur l'origine du Maine Coon sont lacunaires, voire quasi inexistantes pour les années qui précèdent la 2nde moitié du XIXe siècle. Les plus anciennes sources d'information dont nous disposons sont des articles ou coupures de journaux plus ou moins fantaisistes et quelques livres dont en particulier ceux de Miss Frances Simpson (1857-1926).  Cette Britannique, 3e enfant d'une fratrie de six, est la fille d'un révérend officiant dans le Nord de l'Angleterre. A 14 ans, elle se trouve à Londres et assiste à la grande exposition féline organisée  par Harrison Weir  au Crystal Palace le 13 juillet 1871. Elle eut un succès monstre, plus de 20.000 personnes se sont pressées autour des cages des chats durant cette journée. Cet événement est considéré comme l'acte officiel de naissance de la passion pour le chat qui va gagner la bonne société victorienne puis à sa suite la côte est des Etats-Unis, avant de se répandre sur le continent nord-américain. 

 

 

Exposition au Crystal Palace, 13 juillet 1871

Exposition au Crystal Palace, 13 juillet 1871 - La foule se pressant autour des cages et quelques uns des chats primés

 

Miss Frances Simpson avec son chat Cambyses

Miss Frances Simpson avec son chat Cambyses

 

The Cats and all about them, Frances Simpson 1902

The Cats and all about them, Frances Simpson 1902

Quant à Frances Simpson, cette exposition signa la naissance d'une passion qui ne devait pas se démentir. Spécialiste reconnue des chats, célèbre éleveuse - en particuliers avec des Persans -, juge dans les concours et formatrice de juges à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, c'est une référence reconnue dans le monde félin en Europe et en Amérique du Nord. En 1902, elle publia,Cats and all about them [Tout sur les chats, non traduit] puis The Book of the Cat [Le Livre du chat, non traduit] en 1903.
Bien que la source de l'information soit plus que raremement précisée dans les articles du net évoquant l'origine  les Maine Coon, c'est en règle générale le second livre de Frances Simpson qui est cité.

 

Grâce à la Librarie digitale Internet Archive ces deux ouvrages de Frances SIMPSON sont accessibles en ligne :      

 

Dans le chapitre 28 intitulé Maine Cats [Les Chats du Maine] de son 2e livre, elle laisse la plume à une éleveuse américaine originaire de cet état, Mrs F.R. Pierce.  Et si cette Mme Pierce est mentionnée à propos des origines du Maine Coon, c'est pour le chat qu'elle possédait conjointement avec son frère et qu'elle cite dans cet article. Elle le décrit comme un beau chat au long poil noir et blanc [black long-haired pointed with white] et  "qui a supporté pendant de nombreuses années le nom remarquable de Captain Jenks of the horse Marines." Nous sommes en 1861 et ce chat est considéré comme le 1er Maine Coon identifié. 

Book of the Cat, 1903 - article Maine Cats de F.R. Pierce

Article de Mrs Pierce, Maine Cats, dans The Book of the Cat

Elle débute ainsi son article : "D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours  eu un ou plusieurs chats à poil long de cette variété souvent appelée chats du MaineQuant à leur mode et à leur date d'apparition [...], ils ont simplement "grandis" ici, car leur apparition remonte bien avant la mémoire du plus ancien habitant."  Plus loin, évoquant les années 1880, elle écrit "À cette époque, le Maine, près de la côte, regorgeait de beaux spécimens de chats à poil long". Bref, elle ne sait pas d'où ils viennent mais ils sont connus dans le Maine depuis des décennies.


 

Coupures de presse et témoignages du XIXe

Dans le genre farfelu, j'ai un faible pour l'extrait suivant.  Dans un style sensationaliste, un chroniqueur raconte sa terrifiante rencontre avec un chat-raton laveur [raccoon en anglais] dans une pension pour chats. Je n'ai pas réussi à mettre la main sur une copie du journal (Boston Herald, 13th January 1886), je cite ici le texte repris par messybeast.com
A l'invitation du propriétaire de la pension : "Derrière vous se trouve le plus beau spécimen de la tribu des chats que j'ai jamais vu.
Le journaliste se retourna et aperçut pour la première fois, perché sur une caisse toute proche, un animal à l'air féroce, aux yeux verts flamboyants, qui semblait sur le point de bondir. Il semblait deux fois plus grand qu'un chat domestique ordinaire ; ses poils, longs de près de sept centimètres, le faisaient paraître plus grand qu'il ne l'était en réalité. Ses oreilles étaient longues et pointues, et deux touffes de poils poussant juste devant elles produisaient l'effet de cornes. « Ne vous inquiétez pas », dit le propriétaire, « il est parfaitement apprivoisé, malgré sa férocité. Viens ici, Monster.» 
Le chat sauta de sa Caisse sur le siège de son maître, puis sur ses genoux, où il s'assit, satisfait (...) ronronnant bruyamment. « Ceci », dit le tenancier, « est ce qu'on appelle un chat raton-laveur. C'est une espèce si rare que je n'en ai vu que deux de toute ma vie."
 
Beaucoup plus sérieux, l'éleveur anglais Harrison Weir (1824-1906) consacre quelques paragraphes au Maine Coon dans son livre Our Cats and all about them en 1889.
Il cite d'abord un courrier de Mme Mary Livermore, de Cambridge dans le Massachussets [un des 6 états qui composent la Nouvelle Angleterre avec le Maine] : " Je viens d'acquérir un chat noir à poil long du Maine. Ce n'est ni un Persan, ni un Angora, ni un Indien. On les appelle ici des chats "Coon". 
Commentant ensuite les photos envoyées par ses contacts outre Atlantique, il écrit:  "Son apparence diffère certainement beaucoup du chat à poil long ordinaire (...). Les photographies (...) montrent que les oreilles sont exceptionnellement grandes (...). Les pattes et les pieds sont grands et uniformément couverts de longs poils plutôt grossiers, (...) La crinière est considérable, tout comme la longueur des poils qui couvrent le corps ; la queue est plutôt courte et épaisse (...) Les yeux sont grands, ronds et pleins, avec une expression fixe et sauvage. Il est certain que la race, quelle que soit son origine, est très intéressante pour le naturaliste félin".
Enfin, pour compléter ce portrait, un extrait du courrier M. Henry Brooker du Massachusetts-  « J'ai depuis plusieurs années une race particulière de chats à poil long ; ils viennent des îles au large du Maine et sont connus dans ce pays sous le nom de chats « Coon ». (...) Les habitants de ces îles sont des marins, et il y a de nombreuses années, un navire possédait un couple de chats à poil long, dont cette race est issue. Il y a peu de chats à poil court sur l'île, car il n'y a aucune communication avec le continent, sauf par bateau. Je souhaite améliorer ma race et obtenir un poil plus fin que celui des chats actuels» 

 

Le Maine Coon est la seule race américaine dont les traits distinctifs, qui sont à l'origine des standards actuels de la race, se soient  mis en place par sélection naturelle alors qu'il était déjà installé sur le territoire américain. Toutes les autres races américaines sont le résultat de sélections et de croisements effectués par les éleveurs et les amateurs volontairement (enfin, parfois plus ou moins volontairement) Dès cette fin de XIXe, iI est décrit comme un chat rustique, à l'ossature anguleuse et puissante, avec des petits plumets dans les oreilles

Avant même les grandes expositions félines de la fin du siècle, il était présenté dans les foires agricoles au même titre que les veaux, vaches, cochons, couvées mais aussi blé, avoine, citrouilles et haricots... 

Races de chats dites naturelles -

"Certaines races n’ont pas été à l’origine sélectionnées par l’Homme mais par dérive génétique d’un petit groupe d’individus ayant peu d’échange génétique avec d’autres groupes. Elles sont ensuite été découvertes par le reste du monde au XVIIIe siècle est une deuxième sélection d’origine humaine s’est souvent ajoutée.  
C’est le cas de la plupart des races dites “locales” comme 
 

L’Abyssin 
L'Angora turc 
Le Burmese 
Le Chartreux 
Le Japanese Bobtail 
Le Khao Manee 

Le Korat 
Le Maine Coon 
Le Manx/Cymric 
Le Mau Egyptien 
Le Norvégien 
Le Russe 

Le Siamois 
Le Sibérien 
Le Singapura 
Le Sokoké 
Le Turc de Van"

voir Marie DABERT, Etude de neuf races félines récentes en France (...), thèse de doctorat, 2024, Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes - texte disponible sur HAL, archive scientifique en ligne -

Cosey, Maine Coon primée au Madison Square Garden 1895 - Best of Show

Cosey, Maine Coon primée au Madison Square Garden 1895 - Best of Show

Le jalon suivant est 1895 avec la grande exposition féline qui s'est tenue au Madison Square Garden de New York du 9 au 11 Mai. C'est une chatte du Maine, une tabby noire et grise (régulièrement traduit par brown), d'ascendance inconnue, qui est primée. Enregistrée sous le nom de Cosey, elle est inscrite dans la catégorie "Poil long, Maine Angora" et recevra le prix de Best in the Show.
A partir de cette époque - et à quelques années près entre le Vieux Continent et les expositions au Crystal Palace de Londres et le Nouveau Monde avec le show du Covent Garden de New York - la passion du chat - cat fever - pour reprendre les termes de Frances Simpson gagne le monde occidental. Néanmoins, il convient de faire la différence entre les chats d'exposition et les "chats du commun" qui semblent constituer une sorte de plèbe sans intérêt de la gent féline et qui sont parfois les malheureuses victimes de leur banalité.

 

 

Indianapolis News 30 nov 1895

Indianapolis News 30 nov 1895


Au tournant du siècle, le chat - du moins le beau chat d'élevage - est perçu comme un animal distingué, marqueur de la bonne société et dont la beauté, ou le caractère remarquable, fait honneur à ses éleveurs propriétaires. De plus, il est considéré comme un animal délicat et féminin, susceptible de mettre en valeur les femmes de goût.
Dans The Indianapolis News du 30 Novembre 1895, les stéréotypes battent son plein, "Il est bien plus charmant de voir un chat, un ruban autour du cou, ronronner sur les genoux d'une femme à la robe élégante plutôt qu'un caniche ronchon et tondu. Rares sont les modes adoptées par les femmes qui ont  été jugées aussi répréhensibles par le sexe fort que celle des chiens de salon, mais avec un petit chat, surgit l'image d'un foyer chaleureux par une nuit d'hiver, de la vie familiale et d'une femme pleine de grâce."

N'en jetez plus, l'image de la mémère à chat est ici avantageusement remplacé par un gracieux symbole du foyer idéal 🦄

Ainsi, Frances Simpson, peut-être par une sorte d'anthropomorphisme d'époque qui considère la nourrice incontournable lors des naissances dans l'aristocratie et la bonne société, propose la solution suivante pour disposer d'une mère d'accueil pour les chatons d'élevage : "partez du principe que votre chatte persane et la chatte commune ou de jardin ont des portées à peu près au même moment. Vous procédez ensuite sans douleur à l'élimination de tous les chatons de la famille d'accueil, sauf un. Placez ensuite deux ou trois, voire tous les chatons de valeur, dans le panier de la nourrice, en les mélangeant avec le chaton, après avoir retiré la mère entre-temps. De cette façon, les nouveaux chatons s'imprègneront de l'odeur de ce nouvel environnement, et à son retour, la mère les reniflera un peu puis se blottira probablement contre eux, avec un vague soupçon qu'il s'est passé quelque choseCat and all about them, p. 37.

Si cette recommandation choque aujourd'hui nos consciences, Frances Simpson n'est pas pour autant cruelle ou insensible, elle ne fait que vivre avec son époque. Dans certains domaines du bien-être animal, elle est même en avance sur son temps. Ainsi, elle désapprouve vivement la noyade dans un seau, ou l'empoisonnement, mais recommande l'usage d'une généreuse dose de chloroforme sur un chiffon de flanelle afin qu'ils puissent partir doucement dans leur sommeil. Signe que ce n'est pas forcément une pratique courante, elle recommande d'insister si l'on a recours à son pharmacien : "si vous sentez que vous n'en avez pas le courage, emmenez votre chat chez le pharmacien le plus proche et insistez pour le chloroformage, pas pour l'empoisonnement.", p. 113 -

En quelques années, les expositions félines, les salons ou foire présentant des chats, et les clubs se multiplient. Le 8 novembre 1893, le Saint Paul Globe publie une brève intitulée "Une paire de chats rares" , voir ci-contre.
A-delà de confirmer certains traits classiques du Maine Coon, cette brève nous apprend que la notoriété du Maine Coon gagne du terrain (le Minnesota se situe à 2.600 km du Maine) , qu'il est considéré comme exceptionnel et commence à être recherché

"Stephen Schreiber possède deux magnifiques spécimens de chats coon, rapportés de l'intérieur du Maine. Ces chats ont ceci d'exceptionnel que la femelle est d'un blanc pur, avec une longue queue touffue, semblable à cette d'un raton laveur. Le mâle est imposant, marqué de couleurs sombres, il a de grands yeux et de grosses touffes de poils sur le visage. L'espèce est très rare et fort peu observée dans cette région du pays. Le mâle a environ un an et la femelle seulement six mois. Ils sont très dociles et amicaux, mais lorsqu'ils affrontent des chats domestiques ordinaires, ces derniers ne se montrent guère. Le mâle mesure plus d'un mètre de bout en bout et pèse environ sept kilos.[3.5  feet and 14 pounds]" 

Le chat du Maine connaît une vogue certaine et sort de la zone confidentielle qu'il occupait en Nouvelle Angleterre. Par les mentions de chats dans les livres et par les coupures de presse, on peut voir qu'il est mentionné - vers l'ouest - dans la région des grands lacs (Ohio, Michigan, Illinois, Minnerota...) et - vers le sud - jusqu'en Caroline du Nord où The Wilmington Messenger du 10 septembre 1899 publie une brève sur l'Industrie et la diffusion des chats du Maine tiré du Massachusets Ploughman, New England Journal of Agriculture (littéralement, le Laboureur du Massachusets, Journal agricole de la Nouvelle Angleterre);

"Le Massachusetts Ploughman, qui a étudié l'industrie féline du Maine, nous apprend que les expéditions de chats du Maine ont été plus importantes l'année dernière que lors de toute saison précédente : plus de 6.500 chats ont été expédiés hors de l'état vers toutes les régions des États-Unis et à l'étranger. À elle seule, la Walnut Ridge Farm Company de Boston a expédié 986 Angoras ; Frederick D. Nudd, de Waterville, 486 ; M. Emery, de North Anson, 379 ; Mme Mary H. Ranlett, de Rockland, 280 ; E. W. Palmer, de Rockland, 114 ; J. W. Dean, de Troy, 419 ; et bien d'autres. Outre cette importante cargaison d'Angoras, plus de 1 860 chats angoras sont aujourd'hui entre les mains de marchands dans différentes régions du Maine. On estime qu'il n'y a que 32 500 chats angoras dans toute l'Amérique, contre plusieurs millions de chats communs. Le nombre d'Angoras dans le Maine diminue progressivement, avec au moins 1 000 de moins chaque saison. La demande est si forte que les éleveurs ne peuvent plus assurer un approvisionnement suffisant. Les habitants du Maine ont gagné plus de 50 000 dollars l'année dernière grâce à leurs chats. Souvenez-vous en lorsque vous vous serez tenté d'interrompre la sérénade de votre Tommy d'un coup de pied."

The Wilmington Messenger, 10 sept 1899 - Maine cat industry

The Wilmington Messenger, 10 sept 1899

 

Rappelons que le terme Angora désignait alors tout chat à poil long donc, même si nous sommes incapables de savoir dans quelle proportion, un certain nombre d'angoras expédiés depuis le Maine étaient bien des coons

Enfin, et pour en terminer avec notre séquence Le Maine coon dans la presse américaine du tournant du siècle, je terminerai par un article publié dans The Tennessean, 22 décembre 1901. Son auteur s'étrangle d'indignation, convaincu que la mode du chat du Maine est le résultat d'une supercherie qui se nourrit de l'ignorance des gens. Se faisant le porte-parole d'un conservateur de musée des mammifères, qui sert ici de cauton scientifique, il écrit:

"La pire de toutes ces croyances absurdes est l'idée du «chat coon». Au moins quatre cinquièmes de la population américaine ignorent qu'il est impossible d'obtenir des hybrides (...). Or, en croisant le chat persan ou angora avec la variété commune, on obtient parfois un rejeton héritant du poil long et soyeux du Persan, mais avec une couleur et des marques étonnamment similaires à celles du raton laveur, jusqu'aux anneaux noirs et gris alternés au-dessus de la queue. (...).
Tout récemment, un riche marchand d'une ville de l'Ouest (pas une ville, mais une grande ville) a diffusé une annonce de ce genre pendant six semaines, jusqu'à ce qu'il obtienne enfin un « chat coon », qu'il a conservé dans sa boutique pendant plusieurs jours, comme une « authentique curiosité », pour que ses clients puissent l'admirer et l'admirer. Il l'a ensuite offert à sa fille, qui l'a montré à ses amis, déclenchant ainsi un engouement pour les « chats coon »."  Et de citer un chat présenté à une exposition féline à Boston avec l'affichette suivante : « Authentique chat coon, hybride de raton laveur et de chat domestique. Seul spécimen aux États-Unis, etc." avec ce comment "Ceci à Boston, le centre névralgique, le centre du savoir et de la culture." 
En fin d'article, sa fureur lui inspire une venimeuse conclusion :   "Si la Caroline du Nord est en tête de liste pour la production de fausses antiquités indiennes, le Maine occupe la première place pour la production de chats variés et diversifiés. Terre de vieilles filles, c'est aussi un important rendez-vous félin (...) . Les éleveurs de chats du Maine ont rapidement exploité la légende du « chat coon » pour répondre à la demande (...). Le marchand de l'Ouest mentionné précédemment a payé 150$ à un marchand de chats du Maine pour ce qu'il a pris, dans son ignorance, pour un monstre, alors que 2$ dépensés en documentation appropriée lui auraient permis d'économiser au moins 125$."

Pour situer le prix de ce "chat coon" dans son contexte, il faut savoir qu'en 1901, le salaire annuel d'un.e domestique est de 144$, laboureur 300$, journaliste 950$, chirurgien 1625$. Certes, il ne s'agit que d'une moyenne, mais il n'en reste pas moins que 150$ réprésente plus de 10% du salaire moyen annuel de celui du chirurgien. Même en admettant que le chiffre de 150$ cités dans l'article soit exagéré voire faux, cela donne tout de même à penser que certains chats, dont ceux du Maine, pouvaient atteindre un prix très élevé.

Mais la popularité du chat du Maine n'a pas duré, et à partir du début du XXe siècle il a été éclipsé par les Persans. Peu à peu il disparaît des registres et des catalogues d'exposition, la dernière victoire recensée d'un Maine Coon datant de 1911 dans l'Oregon. Un chat à poil long bleu du Maine a pris la première place de sa classe et reçu le prix de best of Show parmi 170 chats". référence originale, en anglais, ici

Il faudra attendre les années 1950 pour que des amatrices aussi passionnées que volontaires - Ethylin Whittemore, Alta Smith et Ruby Dyer -,  cherchent à remettre le chat du Maine sur le devant de la scène en créant le Central Maine Coon Cat Club. Elles organisèrent des expositions et  contribuèrent au premier standard de la race qui fut écrit par le Dr Rachel Salisbury en 1956. Le club fut dissous en 1963, mais le grain était semé et d'autres passionnés poursuivent leur oeuvre. Ainsi, en 1968 se crée la Maine Coon Breeders and Fanciers Association(Association des éleveurs et amateurs de Maine Coon) dont le but est de "préserver, protéger et promouvoir le chat Maine Coon". Les éleveurs firent plusieurs tentatives pour obtenir le statut provisoire de la race auprès de la Cat Fanciers Association [club des amateurs de chat] qui gère alors le principale livre des origines félines d'Amérique du Nord. Entre temps, les différents standards de la race sont harrmonisés au niveau national. C'est en 1973 que la CFA accepte enfin la reconnaissance provisoire de la race, reconnaissance qui devient définitive en 1976. A partir de là, la popularité du chat du Maine n'a cessé de croître. En 1985, c'est la consécration, le législateur du Maine décide que le Maine Coon sera le chat officiel de l'Etat.

Quelques jalons dans la reconnaissance de la race:

American Cat Fanciers Association, ACFA  - Etats-Unis : 1967
Canadian Cat Association, CCA - Canada : 1967
Cat Fancier Association, CFA  - Etats-Unis : 1976
Fédération Internationale Féline, FIFé - International : 1983
Governing Council of the Cat Fancy, GCCF - Royaume-Unit: 1986 

 

Notre ami Le Chat du Maine est désormais fermement intallé en Amérique du Nord,  il lui reste maintenant à gagner l'Europe afin d'arriver jusqu'à nous... 

France, la folie du Maine Coon

 

 


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